• Quand je serai fantôme

    Quand je serai fantôme je m’en viendrai la nuit
    Surveiller ton sommeil. Auprès de notre lit
    Je pourrai m’installer dans le large fauteuil
    Ou simplement rester, debout, devant le seuil.

    Quand je serai fantôme, je viendrai pour savoir
    Si ton cœur est joyeux ou plein de désespoir;
    Si tu m’as oublié ou si, toujours fidèle,
    Tu refuses l’idée qu’un amant t’ensorcelle.

    Quand je serai fantôme, je laisserai mes mains
    Courir sur ton corps chaud tandis que toi, soudain,
    Tu t’offriras ardente aux caresses lascives
    T’imaginant la proie de pensées suggestives.

    Quand je serai fantôme, je viendrai te parler
    Mais tu reposeras sur ton grand oreiller
    Et, pour ne pas troubler ton besoin de quiétude,
    Je devrai m’efforcer de changer d’attitude.

    Quand je serai fantôme je reviendrai le soir ;
    Si dans l’obscurité tu parviens à me voir
    Ne t’effraie surtout pas, profite de l’aubaine,
    Car, quoique plus ici, tu sauras que je t’aime.


    Jack HARRIS


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