LE TANGO DE SARKO

Pour danser le tango à la mode argentine
Aux bras de sa Tsarine,
Le Grand Tsar Nicolas a pris quelques leçons
Dans un cours de renom,
Et suivant à la lettre les recommandations
Il s’est mis en action.
« C’est une belle danse, dit notre Président,
Qui comporte deux temps
Qu’il faut bien respecter, tout comme en politique,
Et ça devient magique :
Un temps pour les promesses à la télévision,
Avant les élections,
Puis un temps pour l’oubli et les désillusions,
Quand on est en fonction. »
Il a aussi appris, notre Empereur Sarko,
Tous les pas du tango :
D’abord un en avant, en une pose altière,
Et puis deux en arrière :
« Votre pouvoir d’achat va augmenter vraiment,
Je vous en fais serment »,
Et quelques mois plus tard, il déclare, impavide :
« Mais les caisses sont vides.
Alors, si voulez engranger des euros,
Il faut vous lever tôt,
Car je ne ferai pas, et ce souci me hante,
Du tort au CAC 40 ».
« Des gaffes tu en fais en veux-tu en voilà »,
Lui reproche Carla,
Mais tous les courtisans, qui tiennent à leur poste,
Engagent la riposte :
« Ah bon, il a dit ça ?… Je n’ai pas entendu,
C’est un malentendu ! »
Et Sarko l’Empereur sans cesse se démène
A longueur de semaine,
Mais il est mal compris, j’ai honte à l’avouer,
Des huissiers, des avoués,
Des universités, de la magistrature,
Des salons de coiffure,
Des enfants des écoles, des docteurs, des pêcheurs
Et des instituteurs,
De tous les mal logés, de tous les retraités,
Des maisons de santé,
Des ouvriers, des professeurs, des infirmières…
Bref, de la France entière.
Le peuple tout entier, en manifestations,
Se lance dans l’action,
Mais l’Impérial Sarko sans sourciller répond :
« Cassez-vous, pauvres cons ! »